Paris : 18 ans de prison après un meurtre à la Bellevilloise

Publié le Samedi 18 Avril 2015, 09h16 | Mis à jour : 09h58

Paris le 30 juin 2012. Un homme de 19 ans avait été tué à la sortie de la salle de la Bellevilloise.
LP/Sylvain Merle
Un verdict conforme aux réquisitions. Veysel Gundogdu, Turc de 28 ans, a été condamné à 18 ans de prison, dans la nuit de vendredi à ce samedi, par la cour d'assises de Paris. Il était jugé pour le meurtre d'un jeune homme à coups de couteau et pour tentative de meurtre du l'oncle de ce dernier, lors d'une rixe à proximité de la boîte de nuit la Bellevilloise (Paris 20e), en 2012.

Le 30 juin 2012, un premier incident s'était déroulé à l'intérieur de l'établissement. Metin Babur, qui accompagnait Veysel Gundogdu, aurait mis une main aux fesses à la petite amie de la victime, ce qu'il conteste. Une bagarre avait suivi. Un peu plus tard, une nouvelle rixe avait éclaté dans la rue. Nicolas Dardini, atteint de huit coups de couteau, était tué. Son oncle, aujourd'hui âgé de 32 ans, était grièvement blessé de quatre coups de couteau dans le dos. Veysel Gundogdu avait pris la fuite, d'abord en Belgique, puis à Brême (Allemagne), où il a été arrêté le 7 septembre 2012.

L'avocat général a dénoncé un «meurtre gratuit»

«Il a laissé un enfant de 18 ans agonisant et gisant dans son sang», a dénoncé l'avocate des proches de Nicolas Dardini, Me Jacqueline Laffont. Pour l'avocat général, il s'agit d'un «meurtre gratuit», «d'un garçon qui était inoffensif». L'intention homicide est attestée par le nombre de coups de couteau, Nicolas Dardini «n'avait aucune chance» selon lui.

Le second accusé, Metin Babur, qui comparaissait libre après avoir effectué 11 mois en détention provisoire, a, quant à lui, été condamné à cinq ans de prison dont deux avec sursis pour agression sexuelle sur la petite copine de Nicolas Dardini et pour des violences sur l'oncle du jeune homme.

Les avocats de Veysel Gundogdu, Mes Pierre Darkanian et Matthieu Chirez, avaient demandé à la cour d'écarter l'intention homicide. Il a agi en «réaction», a plaidé Me Chirez. «Cette peine de 18 ans» requise, «c'est pour quelqu'un qui a voulu ce qui c'est passé», ce qui n'est pas le cas de son client, a-t-il assuré. Le jour des faits, les choses auraient pu se régler par la parole, a déclaré Veysel Gundogdu, mais «personne ne m'a laissé ce choix». Metin Babur a, quant à lui, contesté les faits qui lui sont reprochés. Son avocat avait plaidé l'acquittement au bénéfice du doute.
Le Parisien